henghiene

A y est, l’esprit du routard est en nous !!

Départ tous les 2, oui juste nous two pour le nord est de l’île, 5 à 6 heures  au programme pour rallier Hienghène , regardez sur la carte,

c’est pas le plus près de Nouméa

Après 3 heures de route, nous longeons la côte est et on se croirait presque dans la forêt équatoriale, c’est dingue la diff avec Nouméa ou l’herbe est toute rabougrie et sèche

La végétation est luxuriante, mes palmiers préférés sont omniprésents , les bananiers leur disputent un bout de place , c’est super beau .

Bizarrement le temps est maussade : "et alors mon caillou qu’est ce qui t’arrive ?! »

Sur la route les gens des bled que nous traversons, nous adressent un p’tit signe de la main

Ça fait du bien car on ne peut pas dire que les habitants que nous avons croisé jusque lors soient super chaleureux

Régis  y prend vite goût et après qq km on dirait un candidat en campagne, ben voui les présidentielles approchent !!

J’assure moi même parfaitement mon rôle de femme de chef d’état, en saluant d’un signe de tête retenu les habitants du coin , qu’est ce qu’on est beau ...............euh beaufffffff

Sur la route se succédent au gré des maisons qui ne sont pas nombreuses des petits étals ( un bout de planche et quatre pieds pourris en général )  sur lesquels les habitants vendent régimes de bananes , papayes , tomates , poivrons

Après 6 h de route nous voilà enfin à destination , mais a peine sorti de la voiture , il faut se remettre au taf car la nuit tombe à 18h30 pil poil et nous avons à peine une heure pour monter la tente ,

Après avoir retourner le bout de tissu dans tous les sens , mis et remis les piquets , nous arrivons enfin à une forme de tente ,

on imagine presque notre apéro déjà disposé sur la table en plastique bleu , assis sur nos chaises rayés , pépé prenant son ricard et caressant sa bidoche  à bière pendant que mémé prendrait son p’tit blanc , quand la pluie enfin le déluge tombe sur nos tronches , enfin sur la tente

Au début on s’en fout puis quand la tente se met à goutter de partout, on doit plier les gaulles , laisser la tente et filer à l'hôtel , on se retape ¾ d’heure de route on trouve un p’tit hotel « chez alison », le nom bien du coin  , le moins cher et on va  vite comprendre pourquoi

Le voyage en z’amoureux et la découverte de l’est commence un brin de travers

Le lendemain, on récupère la tente qui a bien sur un de ses tubes en fibre de verre de complètement arraché ( le bonheur de la virée à deux continue ) et malgré le temps déprimant ( chers amis bretons bonjour ) , on visite la patrie de J marie Tjibaou 

Et ici mes amis adieu notre mode de vie à l’europeenne , mis a part la supérette qui nous permet de nous ravitailler pour l’apéro ( ben oui faut garder le moral tout de même !!) , l’office du tourisme et les 3 magasins du coin , rien n’est commun a ce que nous connaissons,à notre mode de vie

malgré le temps pourri , les paysages sont splendides , grandiose entre la montagne ou viennent se déchiqueter tous les nuages et les rochers de la baie de hienghen c’est wouahhh

la poule , le sphinx , les sculptures naturelles des rochers lindéraliques ( excusez du peu je me la pète un peu , genre intello mais c'est le nom du bout de caillou) sont fascinantes

la nature belle et mystérieuse est intrigante ,  un brin oppressante par sa densité

on perd nos répères car ici toute la vie s’organise autour des tribus , on aperçoit au détour des chemins de nombreuses cases proches des maisons « en dur », pas sur qu’elles soient encore utilisées à des fins d’habitations mais leurs présences nous renvoient dans une autre dimension , car elles sont le signe d’une organisation humaine et sociale d’un temps dépassé pour nous européens

ici le temps du sablier  semble s’ écouler plus lentement :

les mecs dread locks , démarche indolente se baladent sur le bord de la route en groupe de 3 ou 4 , on dirait les disciples de  Bob marley

les filles en short et en tee shirt amples , les femmes en robes missionnaires au couleurs chatoyantes, en groupe , elles aussi se baladent au bord de la route ou discutent le bout de gras  sur un mur

en 4*4 en short  avec ma tête de bonne européenne , j’ai l’impression de déranger le paysage et je me dis que c’est bien qu’il n’y est pas trop de touristes  car toute cette beauté et tout ce côté irréel  résisterait-ils  à la curiosité qui caractérise le tourisme

je suis aussi aussi impressionnée  par l’emprunte invisible ( ou presque ) laissée par jean marie tjibaou , originaire d’une tribu de hienghène , leader indépendantiste qui à permis par le combat qu’il a mené tout au long de sa vie  de redonner sa fierté au peuple kanak ( habitants originels de l’île)

je ne souhaite pas  rentrer dans un débat long complexe et discutable surtout lorsque l’on n’est pas originaire de l’île ou la discussion de l’indépendance est en cours  mais sachez que ce peuple n’a acquis le droit de vote qu’en 57 et oui cela fait 50 ans seulement !!! sachant en outre que ils n'ont été reconnus comme citoyen francais qu'après la seconde guerre mondiale , ben c'étaient quoi alors avant ?

ben oui des sujets de la république française

et ils ne sont tous scolarisés que depuis les années 70 !! car il n’y avait forcément d’école partout dans la brousse

égalité fraternité quand tu nous tiens huuuuuuuuummmmmmm